Dimanche 07 Mai 2023, le groupe marche ASAD 972 décide de revenir à l’Anse A l’Ane , au mémorial 22 mai , à cause de la proximité de cette date.
Ce matin du 07 Mai, nous nous sommes donnés rendez-vous sur le parking de la plage de l’Anse à l’Âne, aux Trois Îlets, puis avons fait un petit covoiturage pour nous rendre au point de départ de la randonnée. Nous nous sommes enfoncés dans une forêt d’arbres fins presque défeuillés et de gommiers rouges pelés..La végétation a souffert de la sécheresse .Les flamboyants ont oublié la période de la floraison.
Nous avons progressé sur le sentier de falaise au bord de mer pendant quelques mètres avant de redescendre au niveau de la plage de l’Anse Mathurin, puis nous sommes remontés sur la côte abrupte jusqu’à apercevoir l’îlet à Ramier. Ancienne base militaire, elle faisait face à l’Anse Bellay que nous avons atteinte après quelques minutes de marche.
Cependant, ce qui a attiré notre attention sur cette plage n’était pas l’îlet 
Mais le vaste monument de marbre qui y trônait. Sur un de ses côtés on pouvait lire
« DINITE LONNE ET RESPE POU YO – DIGNITE HONNEUR RESPECT POUR EUX – 22 mars 2023 ».
Deux symboles encadraient cette inscription:
L’un décrivant un cercle avec en son centre un cercle plus petit et des arcs de cercle aux quatre points cardinaux, affichait une inscription trouvée sur un objet amérindien déterré lors de fouilles archéologiques, représentant ainsi notre lien avec les premiers habitants de la Martinique
L’autre représentant un cœur orné de spirales avec trois petites pointes en bas : le SANKOFA, symbole signifiant le retour aux racines africaines
C’est qu’en réalité, le monument que nous regardions est une sépulture abritant les ossements d’une soixantaine d’anciens esclaves issus de l’Afrique de l’Ouest et de trois amérindiens.
En effet, le cyclone Dean en 2007 avait dévoilé un cimetière d’esclaves sur le rivage et, plus tard, des fouilles ont permis de découvrir des traces de différentes civilisations amérindiennes sur le territoire ainsi que les squelettes de trois personnes. Les abords du mémorial sur la plage, ont subi quelques transformations.
La recherche ,peut être, du respect de ce lieu.La partie où les ossements ont été découverts, a été balisée même ils n’y sont plus.
Comme le veut la loi, les ossements ont d’abord été conservés par les institutions publiques mais ce n’est que suite à la mobilisation de quelques martiniquais qu’une dérogation a été accordée afin de les ramener sur leur lieu d’origine afin d’inaugurer leur tombe commune le 22 mars 2023, soit moins de deux mois avant notre visite.
Nous aurions pu arrêter notre randonnée ici, mais c’était sans compter que nous étions dans une forme olympique. Nous avons alors décidé de poursuivre notre marche pendant quelques mètres jusqu’à ce que notre guide nous fasse remarquer que la prochaine plage se situait à plusieurs kilomètres. Nous avons donc fait demi-tour à deux kilomètres de notre point de départ ce qui nous a fait un parcours total approximatif de quatre kilomètres et demi.
Sur le chemin du retour ,nos regards ont été attirés par la présence d’un homme aux pieds nus , assis non loin de la mer; il médite.
Nous avons troublé le silence par notre arrivée .Nous lui adressons la parole et il accepte d’échanger avec nous, avide qu’il est de nous communiquer des informations sur le lieu.
Cet homme, c’est M PRIVAT, un de ceux qui a contribué à l’édification de ce mémorial et de cette sépulture majestueuse . Il nous indique les informations que Djemila, la rédactrice de cet article nous a rapporté quant au contenu du tombeau .
